mardi 21 avril 2009

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VOIX

« LA vague, la foudre, la colère du vent, celle de la terre s’adouciront devant celui dont le cœur et le corps savent parler au monde.
Des maintenant apprends ce langage.
Cette parole de la terre qui est toi !
Cette parole du souffle qui est toi !
Cette parole de feu qui est en toi !
Cette parole d’eau !
Pour retrouver cette langue oubliée, va marcher sur la terre.
Ouvre toi à sa beauté.
Ouvre ton cœur.
Laisse toi émerveiller.
Ecoute d’une nouvelle manière.
Ecoute de ton corps tout entier.
Car ton corps est le vaisseau parfait pour ce voyage de vie.
Parce qu’en lui se trouve toutes les possibilités d’un monde nouveau.
Tu es pont !
Tu es passerelle.
Tu es un fil d’or tendu entre ciel et terre.
Tu sais le but du voyage !

SOUFFLES

Tout ce que l’homme aime, il le veut !
Tout ce que l’homme veut, il le prend !
Tout ce que l’homme prend, il le brise !
Tout ce que l’homme brise, il le pleure !
Tout ce que l’homme pleure, il l’aime !

Le soleil se couchait vers le royaume d’Amenti, ce lieu mystérieux ou d’après les anciens égyptiens se trouvait la demeure des âmes.
Sara et moi étions assis face au couchant radieux d’une stupéfiante beauté.
Une brise légère se leva, emportant vers nous l’offrande des parfums des fleurs de chèvrefeuille, l’organique fragrance des fougère et celles des pins et des chênes qui nous entouraient mêlée de celle si particulière des terre sablonneuses de la région.

- Ce souffle est voix de la terre. C’est ainsi qu’elle aime nous parler.
Sens tu sa présence ?

A cette heure là il y avait dans la brise du soir qui venait, une intensité inhabituelle. Une force semblable au souffle qui attise et éveille les braises endormis. Une force qui soufflait sur mes propres braises intérieures. Sensation d’un vortex qui tourbillonnait en mon plexus solaire.

-Elle te parle. Elle essaye d’atteindre ton cœur, tout comme elle essaye de le faire avec tout être humain, hélas trop souvent en vain.
LA terre nous aime tellement qu’elle continu jour après jours d’éveiller notre âme à l’amour d’elle. Inlassablement avec d’une infinie patience, elle tente par sa beauté et ses souffles de nous éveiller de ce mauvais rêve dans lequel nous sommes englué et que nous lui faisons subir.
Si vous saviez combien elle tente de retenir les tremblements de douleurs de sa chair meurtrie par les blessures que vous lui infligées. Si vous saviez la puissance de ces tremblements qui pourrait briser les plus solides de vos orgueilleuses constructions.
Son amour de la vie et si grand qu’elle retiens, pour combien de temps encore les spasmes qui menaces de l’agiter. Sens tu cela ?








- Oui Sara, je le sens. Et cela me fait peur. Mais qu’est ce qui pourrait arrêter cette folie dans laquelle nous sommes ? N’est il pas trop tard ?

- L’amour le pourrait, l’amour qui se tient en chaque être, étincelle prête à jaillir et à tout embraser. Il faut agir et agir vite et c’est pour cela que nos voix, celle des anciens, à travers toute la terre s’élèvent jusqu'à vous pour vous dire qu’il est temps de vous éveiller, qu’il est temps de quitter ce mauvais rêve et que cela n’est pas si difficile que vous pourriez le croire. LA croisée des chemins est bel et bien là. D’un coté un nouvel avenir fait de vos rêves, de l’autre, issu de vos cauchemar, la destruction à plus ou long terme de l’aventure humaine sous cette forme et en ce monde.


- Je sens cela aussi Sara, dis je, regardant droit devant moi le couchant de pourpre et d’or sur l’azur s’assombrissant. Et ma propre impuissance me fait mal.

- Pourtant ton feu brille toujours, pourtant les peurs et la haine de l’autre ne t’ont pas englouties, pourtant tu continues à croire et à aimer malgré ce chemin que tu t’es choisi et qui t’as mit face à la violence et l’injustice de la société et pourtant ta foi en l’homme reste intacte.

- Je pourrais dire que je ne me serais pas épargné la traversée des ombres…Mais mon amour, ma foi effectivement restent intact.

- Et tu n’es pas unique en cela, loin de là. Je dirais même que vous êtes de plus en plus nombreux et que c’est de ce nombre que dépend l’avenir du monde.

Sara à pris son tambour et c’est mise à chanter et à battre le rythme doucement, un chant comme une berceuse, un murmure venue de très loin.












Je suis resté silencieux, écoutant et regardant le soleil plonger à l’horizon. La nuit est venue, une à une, comme une floraison, les étoiles se sont mises à briller les unes après les autres. Dans la brise du soir mon cœur c’est ouvert.
Je sentais Sara sourire.
Mon cœur plein de louange c’est offert à la terre au ciel.
Je ne sais d’où je viens, mais je sais ou je vais : vers l’amour !
Le tambour, la voix de Sara, la brise…

Et soudain :
Cette nuit à prit goût de vie plus que de vie.
De cette part du jour a soufflé une brise prophétique
Et sans préméditation
Sans même réfléchir,
Peut être tout simplement
Je me suis levé
Je me suis dressé
Mes pieds, mes bras, ma tête se sont étirés,
et l’homme glyphe que je suis devenu c’est étendu et a glissé
de l’instant, vers l’éternité.

Lorsque je suis revenu à moi, j’étais étendu à même le sol, la nuit profonde était encore chaude. J’avais sur moi le châle au parfum de prairie, d’encens et de fumée que Sara avait posé sur moi.

- Alors, c’était un beau voyage, m’a-t-elle demandée avec douceur ?

Je n’ai pu que sourire car j’avais ce soir là franchis la frontière des mots.

VOIX

Au matin comme une naissance,
baigne toi dans l’eau sacrée du monde.
Tout comme ton enfance imprégnera à jamais ta vie.
Ton premier pas,
ton premier geste,
imprégneront ton jour tout entier
car le matin est enfance du jour
Veille à donner le meilleur !
Veille à te donner le meilleur !

VOIX

A cette heure là du voyage
et parce que les temps sont venus,
vous pourriez ne plus craindre le manque et ne plus le connaître.
Vous pouvez à cet instant illuminez vos vies d’un radieux printemps.
Vous pouvez couvrir vos paysages intérieurs des plus belles prairies et des plus majestueuses forets.
Vous pouvez faire de ce monde dont vous êtes les jardiniers,
un monde merveilleux, un joyau de l’univers.
Hautes montagnes aux vents d’air pur.
Vastes cités marines aux lueurs dansantes.
Bois moussus aux esprits souriants.
Ne plus connaître la faim, ni la haine dévorer vos ventres.
Ne plus voir la destruction corroder la terre.
Vivre enfin sans craintes et sans manques.
Ouvrir les frontières
de soi et du monde.
Pour celui qui sait voir,
cela existe déjà en quelques endroits.
C’est déjà là et ne demande qu’à croître.